Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui, je vais écrire ce texte en français. Je prendrai peut être le temps de le traduire en anglais pour mes amis anglophones mais peut-être pas. C'est un projet que j'ai d'écrire ce blog en 2 langues mais bon, ça n'est pas le sujet de ce post.
Aujourd'hui est un bien triste anniversaire. A savoir que ça fait 5 ans pile que mon frère nous a quitté, dans un funeste virage du circuit du Val de Vienne. 5 ans qu'il ne passe pas une seule journée sans que je pense à lui, 5 ans que j'ai appris la pire nouvelle de la pire des manières, à savoir la mort de mon frère, apprise sur Facebook, 5 ans aussi que j'ai été, malgré moi, l'annonciatrice de cette terrible nouvelle à ma propre mère. Le cri qu'elle a poussé au téléphone quand je lui ai annoncé la nouvelle me hantera jusqu'à la fin de mes jours. Entendre, pour de vrai, ce cri de déchirement et de désespoir le plus total d'une mère qui apprend la mort de son enfant est digne d'un film d'horreur.
Il existe, selon les experts et médecins, 7 étapes du deuil (1. Choc et déni, 2. douleur et culpabilité, 3. colère, 4. marchandage et négociation, 5. dépression et douleur, 6. reconstruction et 7. acceptation) et il faut, selon les sujets, de 3 à 5 ans pour arriver à l'acception de l'horreur de la perte. Passé ce stade des 5 ans, une personne qui n'avance toujours pas, apparemment, c'est pas sain (ni normal).
Aujourd'hui, ça fait donc 5 ans. Et si la douleur n'est pas aussi intense qu'elle a pu l'être, elle reste là, présente, qui m'accompagne dans chacun de mes pas, chacune des minutes qui s'écoulent de chacun des jours qui passent. Cette douleur sourde qui peut être invalidante, voire handicapante avec cette sensation que le sol se dérobe sous mes pieds et d'avoir un grand trou béant au niveau du ventre ou qui parfois, est juste là, présente mais gérable.
Mon frère avait 32 ans. J'ai mis beaucoup de temps à accepter l'injustice de son décès. Et j'ai eu beau me dire et me répéter que c'était sa course, sa moto, qu'il est mort au milieu de ses potes en vivant sa passion et que c'était tout de même mieux que d'être passé sous un camion ou un bus en allant chercher son pain, le résultat était le même, il n'était plus là.
Comme tous ceux partis trop tôt, mon frère ne connaîtra jamais certaines choses et ne sera pas là pour partager les moments importants de ma vie ou de celle de ses proches. Il ne connaîtra jamais ma fille qui fait déjà des trucs que lui faisait enfant, mon homme qui a les mêmes goûts musicaux que lui ou le simple fait que je sois habilitée à conduire un poids lourd. Tous ces moments de "tiens, ça plairait à mon frère ça" qui nous ont été volés, toutes ces choses qu'on ne pourra plus partager, ces fous-rires qu'on ne rira pas ensemble et toutes ces années que je devrai vivre sans lui.
5 ans c'est court. Et c'est long à la fois. Mais on a beau avoir passé toutes ces fameuses étapes du deuil, avoir accepté l’inacceptable et surmonté l'insurmontable, on n'en reste pas moins amputé d'une partie de soi. J'avais, avec mon frère, une relation fantastique qui s'améliorait chaque année un peu plus. Il me manque comme jamais. Aujourd'hui tout particulièrement. On n'accepte pas la mort d'un proche. On apprend à vivre avec son absence.
Oh, Mathilde ! Combien je comprends ce que tu écris et décris si finement ... Mes larmes noient mes yeux ... mon coeur chavire de tristesse. J'ai crié aussi quand ta mère m'a annoncé la terrible nouvelle il y a 5 ans ... Comme tu le dis si bien, on vit avec l'absence mais ...Sois fière de ce que tu es, il le serait aussi, c'est évident ! Tu es une fille extraordinaire, poursuit ta route aussi difficile soit-elle, je tiens à te dire que je t'admire ! Je t'embrasse fort. Annie
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